Volltext Seite (XML)
40J i ni ■ ■ » —■■■■ OBSERVATIONS SUR Varticulation, de l’Infulaire de la mer du Sud, que M. de Bougainville a amené de Vile Taiti , & fur le Vocabulaire qu’il a fait du langage de cette ile. Par M. Peirere , de la Société Royale de Londres , Inter prète du Roi. de la Condamine m’ayant fait l’honneur de m’invi ter d’aller avec lui examiner le langage de cet étranger, qu’on lui avoit dépeint comme fort extraordinaire, nous avons été le voir enfemble le 25 Avril 1769. Comme on m’avoit dit qu’il ne pouvoit pas prononcer le françois, mon premier foin a été de chercher à recon- noître quels étoient les fons de cette langue qui manifefte- roient chez lui cette difficulté. J’ai donc commencé par lui faire entendre fucceffivement tous les fons dont nous nous fervons, & j’ai obfervé avec furprife que malgré l’en vie qu’il marquoit avoir de les imiter, il n’a pûabfolument articuler aucune des confonnes qui commencent les fylla- bes ca da fa ga fa ^a, non plus que le fon qu’on nomme Z mouillée, ni pas une des voyelles appellées nazales. Ce n’eft pas tout ; il n’a pas fçu faire de diftinftion entre les articulations cba &cja,& n’a prononcé qu’imparfaitement le Z & l’Z ordinaire, & plus imparfaitement encore la dou ble r, c’eft à-dire l’r forte ou initiale. Je fuis porté à croire outre cela, bien que je ne m’en fois pas affuré fur lui, que ce ne fera pas fans grande difficulté qu’il prononcera l’r même fimple, lorfqu’elle fe trouvera immédiatement précédée E e e ij