autour du Monde. 269 ces pirogues il y avoir une tête d’homme fculptée ; les yeux étoient de nacre, les oreilles d’écaille de tortue , & la figure reffembloit à un mafque garni d’une longue bar be. Les levres étoient teintes d’un rouge éclatant. On trouva dans leurs pirogues des arcs, des fléchés en grand nombre, des lances, des boucliers, des cocos, & plusieurs autres fruits dont nous ne connoiflions pas l’efpece, de l’areke, divers petits meubles à l’ufage de ces Indiens, des filets à mailles très-fines artiflement tifliis, & une mâ choire d’homme à demi grillée. Ces infulaires font noirs & ont les cheveux crépus qu’ils teignent en blanc , en jaune & en rouge. Leur audace à nous attaquer, l’ufage de porter des armes offenfives & défènfives, leur adrefle à s’en fervir, prouvent qu’ils font prefque toujours en état de guerre. Au refte, nous avons obfervé dans le cours de ce voyage, qu’en général les hommes negres font beau coup plus méchans que ceux dont la couleur approche de la blanche. Ceux-ci font nuds, à l’exception d’une bande de natte qui leur couvre les parties naturelles. Leurs bou cliers font d’une forme ovale, faits de joncs tournés les uns au-deflus des autres, & parfaitement bien liés. Ils doivent être impénétrables aux fléchés. Nous avons nom mé la riviere & l’ance d’où font fortis ces braves infulai res , la riviere. des Guerriers ; l’île entière & la baie, île & baie Choifeul. La prefqu’île du Nord eft entièrement cou verte de cocotiers. Il venta peu les deux jours fuivans. Après être fortis du paflage nous découvrîmes dans l’Oueft une côte longue & montueufe , dont les fommets fe perdoient dans les nues. Le 2 au foir nous voyons encore les terres de l’île Choifeul. Le 3 au matin nous ne voyions plus que la nou- Defcriptiori des infulaires, Suite de nos découvertes.