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88 VOYAGE AUX SOURCES Je partis le 5 de juillet avec le projet de monter sur la Serra Dourada, de visiter VAldea de S. José, habité par des Indiens de la nation des Coyapôs, enfin d’aller, vers l’ouest, jusqu’au Rio Claro, où l’on trouve des diamants, et même jusqu’à la frontière de la province de Matogrosso, si je pouvais espérer quelque fruit de ce voyage. Après être sorti de la ville, je montai un peu et traversai une certaine étendue de terrain couvert d’arbrisseaux qui, rameux dès la base et rapprochés les uns des autres, me rappelèrent les carrascos de Minas Novas (1). Les tiges, cependant, étaient plus grosses, les rameaux plus tortueux, les feuilles plus grandes, et un examen un peu attentif me fit reconnaître, dans ces arbrisseaux, la plupart des arbres des campos ordinaires, qui doivent, sans doute, cet état de dégénéralion non-seulement à la nature du sol pierreux et sablonneux , mais bien plus encore à ce qu’ils ont été cent fois coupés par les nègres de la ville et à ce que les jeunes pousses sont souvent consumées par le feu lorsqu’on brûle les pâturages : ce seraient, en quelque sorte, des taillis de ces arbres nains dont les campos sont parsemés. Ce qui prouve évidemment que la nature du sol n’a pas seule in flué sur la dégénération de ces arbres, c’est que, à quel que distance de la ville, je retrouvai toutes les formes de la végétation ordinaire des campos, quoique le terrain fût peut-être encore plus sablonneux et plus pierreux. Je (1) On appelle carrascos des espèces de forêts naines composées d'arbrisseaux de 3 ou 4 pieds, dont les tiges et les rameaux sont grêles, et qui sont, en général, rapprochés les uns des autres (voyez mon Voyage dans les provinces de Rio de Janeiro et de Minas Geraes, II, 22, et mon Tableau de la végétation primitive dans la province de Minas Geraes, dans les Nouvelles Annales des voyages, 1837).