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me parla de Santa Luzia et de Meiaponte, et dans ces deux villages tout le monde se récrie contre la mauvaise foi des habitants de Villa Boa. La province des Mines inspire à celle de Goyaz une semblable jalousie. Les Mineiros ont à peine l’air de soupçonner l’existence de Goyaz, et les Goyanais ne cessent de déclamer contre les Mineiros. Ils conviennent que ceux-ci ont beaucoup d’intelligence, ils leur accordent plus d’activité qu’ils n’en ont eux-mêmes (tout est relatif dans ce monde); mais ils les accusent de manquer de délicatesse. Ce reproche est, au reste, si géné ral, d’une ville à l’autre, d’une province à une autre pro vince, qu’on serait presque tenté de croire que tous le mé ritent. Quant au pays de Goyaz, en particulier, le défaut de bonne foi y est le résultat nécessaire de l’altération conti nuelle des valeurs représentatives et de l’habitude de faire la contrebande ; et, comme la falsification de l’or en poudre est, ainsi que je l’ai dit au Tableau général de la province, plus fréquente à Villa Boa que dans les villages, il est clair que les habitants de Meiaponte et de Santa Luzia ont quel que droit de faire à ceux de la capitale les reproches qu’ils leur adressent (1). (1) Ceux qui auront lu la citation de Pizarro, que j’ai insérée au Ta bleau général de la province, verront que je suis loin de me permettre, dans tout ce qui précède, quelque exagération. Voici encore de quelle ma nière s’exprime Luiz d’Alincourt : « Les Goyanais sont peu industrieux ; « mais ce ne sont pas les moyens naturels qui leur manquent ; ils se lais- « sent dominer par la paresse et se livrent, sans aucun frein, aux plaisirs « des sens (luem., 93). » Après avoir fait, dans plusieurs endroits de son livre, un tableau hideux des habitants du pays qui s’étend, en droite ligue, de Barbacena à la frontière de Goyaz, Mattos ajoute ce qui suit en parlant de la populatiou de cette dernière province : « Ce sont les mêmes mœurs, « la même paresse, la même indolence, des maisons et des jardins aussi « peu soignés, une agriculture également presque nulle, la même ten-