est sans douceur. Comme elles ne reçoivent point d’éduca tion, leur entretien est entièrement dépourvu de charmes; elles se montrent embarrassées, stupides et sont descendues à n’être à peu près que les femelles des hommes (1819). Il est facile de concevoir que ceux-ci, étrangers aux douceurs de la société, menant une vie oisive entre des femmes sans principes et sans la plus légère instruction, doivent être peu délicats dans tous leurs goûts; aussi celui du tafia (cachaça) est-il général chez les habitants de Villa Boa. Enervés par le libertinage, fatigués de leur noncha lance, ils trouvent dans l’eau-de-vie un stimulant qui, pour quelques instants, les arrache à leur apathie et les empêche de sentir la monotonie de leur existence. Il ne faut pas croire cependant que le goût de ces hommes pour le tafia les conduise fréquemment à l’ivresse. Je dois m’empresser de dire à la louange non-seulement des Goya- nais, mais encore des habitants du Brésil en général, que je ne me rappelle pas d’avoir vu, dans le cours de mes longs voyages, un seul homme qui fût ivre, et cette observation se trouve confirmée par un voyageur moderne entièrement digne de foi. Voici, en effet, de quelle manière s’exprime M. George Gardner (1) : « En venant du Brésil, je débar quai un dimanche matin à Liverpool, et dans ce seul jour je vis plus d’ivrognes, au milieu des rues de cette ville, que je n’en avais aperçu, parmi les Brésiliens, blancs ou nè gres, pendant toute la durée de mon séjour dans leur pays, qui fut de cinq années. » En tout pays, les petites villes sont jalouses des grandes, où l’on ne songe point à elles. Personne, à Villa Boa, ne (1) Travels, etc.