pas un seul qui fut marié, et tous eurent des maîtresses avec lesquelles ils vivaient publiquement. L’arrivée d’un géné ral à Villa Boa répandait la terreur parmi les hommes et mettait en effervescence l’ambition de toutes les femmes. On savait que bientôt il choisirait une maîtresse, et, jusqu’à ce qu’il eût jeté le gant, chacun tremblait pour la sienne. Mais les magistrats et les employés de Villa Boa ne sont pas les seuls dont l’inconduite semble justifier celle du peuple. Des hommes dont la vie devrait être une protesta tion incessante contre des déréglements tout à la fois con traires aux lois de la religion et de la morale, aux progrès de la civilisation, au maintien de la famille et de la société, les prêtres eux-mêmes, par leurs coupables déportements, autorisent les désordres des fidèles qui leur ont été confiés. Leurs concubines demeurent avec eux ; des enfants crois sent sous les yeux du père et de la mère, et souvent (1819), je dois le dire la rougeur sur le front, le prêtre, quand il se rend à l’église, est accompagné par sa maîtresse. Si ces abus déplorables n’ont pas entièrement disparu au moment où j’écris, puisse la publicité que je leur donne attirer l’at tention de ceux qui sont appelés à en connaître, et les exciter à faire rentrer dans les voies du christianisme et d’une véritable civilisation un peuple qui, lors de mon voyage, tendait, chaque jour, à s’en éloigner davantage (1). (1) Nous savons, par le Memoria eslalistica de Luiz Antonio da Silva e Sousa, quel était encore, en 1832, le triste état de l’enseignement dans la capitale de la province de Goyaz. « Les arts libéraux, dit cet écrivain, « sont actuellement peu cultivés dans le ressort de la justice de cette « ville, et il en est de même des sciences pour l’enseignement desquelles « le conseil général a cependant proposé la création de plusieurs chaires. « Il n’existe actuellement à Goyaz qu'un professeur de grammaire latine, « une école lancastrienne et quelques écoles privées où l’on suit l’an-