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DU RIO DE S. FRANCISCO. 67 La présence de l’or avait pu seule déterminer la fonda tion de Villa Boa; car cette ville, située (1) par 16° 10’ lat. S., à 200 legoas de la côte, dans un canton stérile, loin de toutes les rivières aujourd’hui navigables, communique difficilement avec les autres parties de l’empire brésilien : elle n’a pas même l’avantage d’une grande salubrité, et on l’abandonnerait bientôt si elle n’était la résidence de toutes les administrations de la province. Elle a été bâtie dans une sorte d’entonnoir et est en tourée, de tous les côtés, par des mornes de hauteur iné gale qui font partie de la Serra do Corumbâ e do Tocan- « Bartholomeu Bueno, dit Anhanguera, qui, Je premier, découvrit Goyaz, « l’un des plus illustres aventuriers de la province de S. Paul! Tel est « le sort des arrière-petits-fils du second Bartholomeu Bueno, cet homme « célèbre qui, après avoir conquis et peuplé la même province, pos- « séda, quelques instants, des monceaux d’or (/lin., 1, 114). » Deux ans plus tard, Mattos repassa par le même endroit, et il y vit encore la famille des Bueno : le président de la province, pour les empêcher de mourir de faim , leur avait fait donner la recette du péage du Corumbà, dont le produit avait entièrement appartenu à leur père (1. c., II, 70) ! Il n’est personne qui, après avoir lu ce qui précède, ne s’écrie, avec moi, qu’il est de l’honneur, de la dignité du gouvernement de Goyaz de ne pas permettre que tout voyageur qui entre dans le pays ait sous les yeux un si triste exemple de l’instabilité des choses d’ici-bas et surtout de l’ingratitude des hommes. Espérons que quelque personne bienveil lante fera connaître à S. M. l’empereur du Brésil la situation déplorable où se trouvent les Anhanguera, rejetons d’une famille qui a ajouté h l’empire qu’il gouverne une province aussi vaste que l’Allemagne. (1) Cette position a été déterminée par les PP. Diogo Soares et Do- mingos Chapaci, jésuites et mathématiciens habiles qui avaient été char gés, par le roi Jean V, de lever la carte du Brésil (Piz., Mem., IX, 152). C’est vraisemblablement à eux qu’est due la détermination des positions indiquées par Pizarro, Eschwege et autres, ou au moins d’une partie d’entre elles. — Eschwege écrit, pour Villa Boa, 16» 19' : il y aura sans doute eu une faute de copiste soit dans son manuscrit, soit dans celui de Pizarro.