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DU RIO DE S. FRANCISCO. 61 célébrée à Mandinga la fête de S. Jean, et partout ailleurs on la célébra de la même manière. Devant la porte de la plupart des sitios, on voit le grand arbre desséché qui a été planté le jour de cette fête, et qui porte à son extrémité un petit drapeau blanc sur lequel un saint est représenté. Bientôt, après avoir quitté Mandinga, je passai sur un pont en bois le Rio Uruhù. Cette rivière, que l’on regarde, dans le pays, comme l’origine du Tocantins, et qui en forme réellement la branche la plus méridionale et, par consé quent, la plus éloignée de l’embouchure, n’est encore, en cet endroit, qu’un faible ruisseau; elle prend sa source dans la Serra Dourada, dont je parlerai plus tard, et, après un cours d’environ 20 legoas, elle perd son nom en se réunis sant au Rio das Aimas (1). Au delà de l’Uruhù, je continuai, pendant longtemps, à parcourir des campos dont la végétation est toujours la même, et enfin j’entrai dans un bois très-épais, qui res semble à nos taillis de douze à quinze ans, tant les arbres y ont peu de hauteur. Avant d’arriver à ce bois, on voit seu lement de petites montagnes dans le lointain ; mais, quand on est sorti du bois, tout le pays devient montueux, le che min est alors couvert de pierres, et, immédiatement après avoir passé le ruisseau qui porte le nom de Rio Vermelho (la rivière rouge) (2), on arrive au village A’Ouro fino (or fin). J’y fis halte sous un rancho ouvert, où étaient déjà éta blis d’autres voyageurs. On voyait dispersés çà et là des malles, des cuirs écrus, des bâts et tout l’attirail des mu- (1) Cazal, Corog., I, 323. (2) Voyez ce que je dis sur cette rivière dans le chapitre suivant.