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DU RIO DE S. FRANCISCO. 57 blanches et mulâtresses, avaient une assez mauvaise tour nure ; elles arrivèrent sans faire le moindre compliment, et s’en allèrent de même. Les hommes n’étaient pas beau coup plus polis ; ils avaient un air niais et des manières rustiques. En général, cependant, je trouvais, je dois le dire, beaucoup plus de bonté et de politesse chez les habi tants de la province de Goyaz que dans toute la partie occi dentale de celle de Minas, si différente du voisinage de Tijuco et de Villa Rica (Diamantina, Ouro Preto). Avant mon départ du rancho das Areas, il fallut se que reller avec José Marianno, ce qui était déjà arrivé plusieurs fois. Cet homme, si parfait dans les commencements du voyage, s’abandonnait à l’excessive bizarrerie de son carac tère ; il savait que je ne pouvais le remplacer, et quoique je le payasse plus cher que n’aurait fait aucun Brésilien, qu’il fût traité avec les plus grands égards, il me manquait sans cesse et devenait insupportable. Il avait une adresse remarquable, beaucoup d’intelligence, et je pouvais causer quelques instants avec lui, ce qui, au milieu des déserts monotones que je parcourais seul, était à mes yeux d'un très-grand prix. J’avais conçu de l’affection pour lui, il m’était pénible d’y renoncer. Mais peut-être est-il impos sible de trouver un muletier brésilien qui s’attache à son maître. Ces hommes, toujours ou presque toujours des mé tis, ont à peu près toute l’inconsistance des nègres et des Indiens; ils sont sans principes, la plupart sans famille; accoutumés à une vie nomade, ils ne peuvent s’assujettir à la dépendance que pour un court espace de temps, et il faut nécessairement qu’ils changent, lors même qu’ils sont presque sûrs d’être plus mal. D’ailleurs, durant les longs voyages des caravanes, l’inférieur se trouve, dans tous les