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50 VOYAGE AUX SOURCES on compte une quarantaine de personnes, libres ou esclaves, qui travaillent encore à l’extraction de l’or, et le village est beaucoup moins désert que celui de Meiaponte. L’agricul ture occupe aussi plusieurs des habitants de Jaraguâ; quel ques-uns d’entre eux s’appliquent spécialement à élever des bestiaux, et il existe, dans les environs de ce village , plusieurs sucreries de trente à quarante esclaves, dont les produits se vendent principalement dans la capitale de la province (1). La maladie la plus commune à Jaraguâ, comme à Meia ponte, est l’hydropisie; la morfea n’y est pas non plus fort rare. En 1795, il y avait eu dans ce village une épidémie dont le souvenir ne s’était point encore effacé à l’époque de mon voyage, et que l’on attribuait aux réservoirs d’eau très-nombreux qu’avaient faits les mineurs. Il paraîtrait, d’après ce que dit le docteur Pohl (2), que, dans la saison des pluies, l’eau du ruisseau, souillée sans doute par le travail des lavages, n’est presque plus potable, ce qui doit nécessairement nuire à la santé des habitants. Ici je consignerai un fait médical qui paraîtra sans doute fort remarquable. Lorsque je me trouvais à Jaraguâ, il y avait, dans ce village, une femme blanche qui, quoique atteinte de la morfea, l’une des maladies les plus hideuses qui existent, était devenue enceinte, et elle avait mis au monde un enfant blanc parfaitement sain. (1) Da Cunha Mattos pense que l’ouverture du nouveau chemin appelé, comme je l’ai dit, Picada do Correio de Goyaz fera perdre au village de Jaraguâ quelque chose de l’aisance dont il a joui pendant longtemps, mais que, les muletiers n’y apportant plus leurs vices, il gagnera sous le rapport de la moralité. Ce village a été érigé en ville par un décret du 10 de juillet 1833 (/tin., I, 149; II, 337). (2) Reise, I, 293.