DU RIO DE S. FRANCISCO. 37 de parler plus tard. Il habitait une très-jolie maison et me reçut dans un salon bien meublé, d’une propreté extrême. Les murs étaient peints à hauteur d’appui, blanchis ensuite jusqu’au plafond et ornés de gravures; une petite glace, quelques tables, des chaises bien rangées composaient l’ameublement de cette pièce. J’allai ensuite faire mes remercîments au curé et trou vai sa maison aussi jolie et aussi bien meublée que celle du commandant : ce qui surtout la rendait remarquable, c’était une propreté véritablement hollandaise. En général, c’est là une des qualités qui distinguent les Brésiliens; quelque pauvres qu’ils soient, leurs chaumières ne sont presque ja mais sales, et, s’ils ne possèdent que deux chemises, celle qu’ils portent est toujours blanche. Le charmant village de Meiaponte est tout à la fois le chef-lieu d’une justice et celui d’une paroisse (1). Situé par les 15° 50’ lat. S., dans un pays très-sain, au point de jonc tion des routes de Rio de Janeiro, de Bahia, de Matogrosso et de S. Paul, éloigné de Villa Boa tout au plus de 27 le- goas, entouré des terres les plus fertiles, ce village ne pou vait manquer d’être un des moins malheureux de la pro vince, et il en est le plus peuplé. La paroisse tout entière de Meiaponte a environ 52 léguas du nord au sud, et 20 de l’est à l’ouest; et, quoique moins (1) Le village de Meiaponte a été érigé en ville par une loi du 10 de juillet 1832 (Mattos, Ilin., II, 337). — Luiz d’Alincourt dit que, en 1737, on avait eu l’idée d’en faire le chef-lieu de la province (Mem., 85) ; mais je crois qu’il se trompe sur le nom du gouverneur auquel il attribue ce projet. Quoi qu’il en soit, il est incontestable que, sous une foule de rapports, Meiaponte méritait mieux que Villa Boa de devenir la capitale du pays de Goyaz.