32 VOYAGE AUX SOURCES de ces plantes qui s’attachent aux pas de l’homme ; entre Macacos et Lage, je l’avais vu sur le bord des ruisseaux, partout où s’arrêtent les voyageurs. Après avoir passé le Corumbâ, nous trouvâmes un petit ruisseau qui s’y jette et qu’on appelle Coca. Son lit était embarrassé par des amas de cailloux, triste reste du travail des premiers chercheurs d’or. Mon guide m’avertit que les carrapatos étaient extrê mement communs dans cet endroit et m’engagea à mon ter à cheval afin de les éviter. Malgré cette précaution, mon pantalon fut couvert en un instant de ces odieux insectes; mais je m’en débarrassai bientôt en donnant de petits coups sur mes vêtements avec une baguette couverte de feuilles (1). Probablement on avait fait paître jadis, dans cet endroit, des mulets ou des chevaux, car c’est principale ment dans les lieux où vivent ces animaux et dans le voi sinage des habitations que se trouvent les carrapatos. De l’autre côté du Cocâ, nous trouvâmes une pauvre (1) C’est le moyen que j’ai indiqué lorsque, pour la première fois, j’ai parlé des carrapatos, dont la piqûre est, comme je l’ai dit, extrême ment douloureuse (Voyage dans les provinces de Rio de Janeiro, etc., I, 322; II, 296, 450). J’ai ajouté que les carrapatos grandes et les carrapatos miudos des Brésiliens me paraissaient ne former qu’une espèce dans deux états dif férents. Pohl a indiqué deux sortes de carrapatos, Ixiodes america- nus et Ixiodes collar : la première correspondrait-elle aux carrapatos grandes, et la seconde aux miudos, ou y aurait-il réellement deux es pèces distinctes comprenant chacune des grandes et des miudos, c’est- à-dire des individus que leur âge rend différents surtout par la gran deur? C’est ce qu'on apprendra difficilement peut-être par les collec tions ; des observateurs sédentaires éclairciront sans doute un jour ce point d’histoire naturelle. Quoi qu’il en soit, M. Gardner, bon observa teur, pense qu’il n’y a, comme je l’ai écrit moi-même, qu’une espèce de carrapatos (Travels, 293).