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d’argent que le reste de ses compatriotes, il avait cherché à s’acquitter en compliments; nous n’entendîmes plus parler de lui, ni de ses plantes, ni de ses peaux de serpent. Nous étions alors au mois de juin et dans un pays fort élevé ; la nuit que nous passâmes à Macacos fut extrême ment froide, et, à six heures du matin, le thermomètre n’indiquait encore que 5 degrés 1/2 R. Au delà de Macacos, le pays continue à être montueux, désert, sans bestiaux et sans culture. A environ 1 lieue de cette chétive fazenda, je vis quel ques chaumières à demi ruinées sur le bord d’un ruisseau, qui porte le nom de Ribeirâo da Ponte Alta (torrent du pont élevé); ensuite, pendant toute la journée, je n’aperçus pas le plus léger vestige du travail de l’homme. Depuis la frontière jusqu’ici, les bouquets de bois (ca- pôes) avaient été beaucoup plus rares dans les campos qu’ils ne le sont dans ceux de la province des Mines; au delà de Macacos, ils deviennent plus communs, probablement parce que les enfoncements où ils ont coutume de croître sont plus nombreux, plus profonds, mieux abrités et plus humides. J’eus le plaisir de retrouver, dans ces bois, le palmier élé gant appelé andaià , que j’avais déjà vu en commençant mes voyages et que j’ai décrit ailleurs (1); ce palmier dont la tige, en grande partie couverte d’écailles, semble s’évaseï* de la base au sommet, dont les longues feuilles ailées, vertes d’un côté, blanchâtres de l’autre, se recourbent comme un immense plumet, et, ne présentant qu’un de leurs bords à l’épaisseur du tronc, vacillent au moindre vent; dont les cocos, gros comme des pommes, pendent en longs régimes, (1) Voyage dans les provinces de Rio de Janeiro, etc., 1, 103.