était encore une des rivières dont le péage avait été con cédé, pour trois vies, à la famille de Bartholomeu Bueno Anhanguera, ou, comme l’on dit à tort dans le pays, An- hanguela, en récompense de la découverte de Goyaz. J’ai déjà parlé de l’insalubrité du Rio Grande. Les ter rains marécageux qui le bordent sont entièrement couverts d’eau pendant la saison des pluies ; ils se dessèchent en suite peu à peu, et vers les mois d’avril, mai et juin, il s’en exhale des vapeurs pestilentielles qui causent des fiè vres malignes et des fièvres intermittentes. L’homme qui recevait le péage pour la famille Anhanguera et habitait une petite maison sur la rive gauche du fleuve me dit qu’il était établi dans ce pays depuis quinze ans et avait été ma lade dix fois : cette année-là, en particulier, toutes les per sonnes de sa maison l’avaient été, et elles avaient encore un air languissant et le teint très-jaune. Il s’est cependant opéré quelque amélioration depuis l’époque de la décou verte : alors on mourait au bout de peu de temps ; aujour d’hui on ne meurt plus, mais on est malade et on languit. Le pays deviendra de moins en moins malsain à mesure qu’on y introduira quelque culture et qu’on le dégarnira des bois qui le couvrent, ainsi que cela est déjà arrivé pour le Rio das Velhas, l’un des affluents du S. Francisco. Je traversai la ri vière le jour même où j'arrivai sur ses bords (24 septembre). De l’autre côté, je n’étais plus sur le terri toire privilégié des Indiens (1), ni même dans la province de Minas Geraes ; j’avais passé dans celle de S. Paul. (1) On trouve, dans le livre de d’Eschwege (Bras, die neue Welt, I, 93, 94), deux tableaux relatifs à la population des Indiens du district privilégié : l’un qui fut communiqué à l’auteur en 1816 et ne comprend