Lorsque j’arrivai, le commandant du détachement, qui avait le grade d’alferes (sous-lieutenant), était de l’autre côté de la rivière. J’allai le trouver; je lui présentai ma portaria et le priai de me donner la permission de faire décharger mes effets au quartel. Il me l’accorda de la meil leure grâce du monde, et j’eus enfin le bonheur de loger dans une maison, de passer quelques instants sans être tourmenté par les borrachudos et les autres insectes. Le détachement cantonné au Rio das Velhas se compo sait de dix-sept soldats du régiment de Minas; mais il n’en restait guère que six à huit sur le bord de cette rivière : les autres étaient répartis entre les différents postes des jul- gados d’Araxâ et de Desemboque, tels que le Paranahyba, le Rio Grande, etc. Ceux du Rio das Velhas étaient chargés de visiter les passe-ports des voyageurs, de s’assurer si les caravanes venant de Goyaz n’emportaient point avec elles de l’or ou des diamants, et, en cas de besoin, de prêter main-forte à l’employé civil (fiel). Ce dernier recevait le péage qui s’élevait à 75 reis (4G centimes) par personne et 1 GO reis (1 franc) par cheval ou mulet. C’était aussi lui <pii devait toucher les droits dus sur les marchandises qui allaient de S. Paul à Goyaz ; mais, pour favoriser les négo ciants qui sont si longtemps sans vendre, on leur permettait de laisser entre les mains du fiel une obligation du mon tant de la somme dont ils étaient redevables : ils s’acquit taient entre les mains de l’administrateur du lieu où ils avaient vendu; ils prenaient un reçu, et, quand ils repas saient par le regislro pour retourner à S. Paul, ils présen taient ce reçu et reprenaient leur obligation. On ne faisait payer au Rio das Velhas que les marchands dans lesquels on avait peu de confiance.