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que les puces pénétrantes m’avaient mis les doigts des pieds en très-mauvais état. Après une marche de quelques mi nutes , nous arrivâmes cependant au pied de la cascade. Là est une espèce de salle formée, d’un côté, par des rochers à pic qui s’étendent en hémicycle, et, de l’autre, par des bois serrés et touffus. Au fond de l’hémicycle, en tirant un peu vers la gauche, le ruisseau se précipite avec rapidité d’une hauteur de 20 braças (44 mètres) (1), en produisant un bruit qui s’entend de très-loin. Ses eaux, dans leur chute, forment une belle nappe blanche et écu- meuse, et, en outre, trois jets latéraux moins considéra bles ; elles sont reçues dans un bassin presque circulaire, et de là elles s'écoulent rapidement sur un lit pierreux, encaissées entre des mornes presque à pic et couverts de bois. Le bassin circulaire où tombent les eaux de la cascade est entouré d’un gazon épais formé de mousses, de fougères et de Graminées, dont la verdure est sans cesse entretenue par la rosée fine et abondante qui s’échappe de la cascade. Des Bégonias d’un rose tendre, une petite espèce de Lo- bélie à longue corolle d’un rouge orangé, un Gesneria aux fleurs brillantes et cramoisies fleurissent çà et là au milieu (1) N’ayant point mesuré cette cascade, j’emprunte à Cazalet à Pizarro le chiffre que j’indique (Cor., 350. — Mem., IX, 224). Eschwege compte seulement 50 pieds, et, comme il se servait du pied anglais, qui était devenu une mesure brésilienne, ce serait seulement 15“,235. Il est fort possible que ce nombre soit trop faible ; mais, d’un autre côté, je serais tenté de croire qu’il y a quelque exagération dans celui qu’admet tent Cazal et Pizarro. Au reste, les trois auteurs que je viens de citer consacrent à peine quelques lignes à la jolie cascade de Furnas, et les deux derniers, qui n’avaient pas eu occasion de la visiter, en parlent, comme on le verra bientôt, d’une manière assez peu exacte.