que dix-huit ménages. Un événement aussi triste avait dû naturellement inspirer de la défiance aux Bororôs : lorsque, en 1816, d’Eschewege fut envoyé dans le pays pour fixer les limites de Goyaz et de Minas Geraes, les pauvres In diens s’imaginèrent qu’on allait les réduire en esclavage ; mais le colonel allemand, les ayant rassurés, leur donna une petite fête qui se passa joyeusement, et, lorsqu’il partit, tous les habitants du village lui témoignèrent leur recon- connaissance de la manière la plus touchante (1). L’aldea du Rio das Pedras passa, avec les justices de De- scmboque et d’Araxâ, sous l’administration de la province de Minas Geraes, et voici à quel régime il était soumis à l’époque de mon voyage. Les Indiens métis avaient à leur tête un capitaine et des officiers subalternes choisis parmi eux, et ceux-ci étaient subordonnés au commandant du Rio das Velhas, directeur général des différents aldeas situés entre cette rivière et le Paranahyba. Tous les habitants du village étaient exempts de la dîme ; mais, en cas de besoin, ils devaient servir d’auxiliaires au détachement militaire du Rio das Velhas. Jusqu’en 1819, leur service s’était borné à passer le bac d’un bord du Paranahyba à l’autre bord. Chacun était appelé à son tour par le capitaine de l’aldea et faisait un mois de service. La rétribution n’était que de 1,500 reis (9 fr. 57 c.) pour le mois tout entier ; mais elle était payée avec exactitude. Les terres des Indiens étaient inaliénables comme celles des indigènes du littoral (2) ; cependant les Portugais-Bré- (1) Brasilien die neue Well, I, 85. (2) Voyez mon Voyage dans le district des Diamants et sur le lit toral du Brésil, II.