rechercher les seules femmes avec lesquelles ils pussent avoir quelques rapports, et la population actuelle de ]’al- dea prouve suffisamment qu’ils ne furent pas mal reçus (1). Le mélange, une fois commencé, dut se continuer avec plus de facilité encore entre des nègres créoles et des fdles d’A fricains et d’Indiennes; et des mariages remplacèrent les premières unions qui n’avaient été que passagères. Aujour d’hui même (1819), il n’est pas très-rare de voir des créoles libres ou des mulâtres venir chercher des femmes dans Yal- dea, où le mariage les fait jouir, comme sur la côte (2), des privilèges des Indiens que je ferai bientôt connaître. Avant la réunion des justices d’Araxâ et de Desemboque à la pro vince de Minas, l’Aldea das Pedras faisait, comme on sait, partie de la province de Goyaz ; ses habitants furent souvent appelés par les généraux de cette province pour aller com battre des nations qui n’étaient point encore soumises, et l’on n’eut jamais qu’à se louer de leur valeur et de leur fidélité (5). Cependant le gouvernement de Goyaz reconnut (1) Les Indiennes, en gênerai, ont un goût très-vif pour les nègres. J’ai déjà signalé ce fait ailleurs (voyez mon Voyage dans les provinces de Rio de Janeiro et de Minas Geraes, II, 49). (2) Voyez le vol. II du Voyage dans le district des Diamants et sui- le littoral du Brésil. (3) Ce récit et ce que je dirai plus tard de l’origine des aldeas voi sins de celui du Rio das Pedras n’est pas parfaitement conforme aux indications succinctes données par Cazal, Pizarro et Pohl ; mais il était difficile à ces écrivains de savoir exactement la vérité, tandis que les In diens qui m’ont communiqué les renseignements consignés ici les te naient des enfants mêmes des plus anciens habitants : d’ailleurs Pohl n’est pas entièrement d’accord avec Cazal et Pizarro, et ce dernier ne l’est pas non plus avec lui-même, car tantôt il place le premier établis sement des Boror/s à une demi-lieue du Rio das Velhas, et tantôt, ce qui est bien certainement une erreur, sur les bords du Rio Grande