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250 VOYAGE AUX SOURCES est à remarquer que, si le poisson y mord bien à l’hame çon, c’est uniquement au temps des pluies, ce qui, au reste, a également lieu dans toutes les rivières de ce pays (1). Comme on l’a vu, j’avais déjà passé le Paranahyba en me rendant d’Araxâ à Goyaz. A l’endroit où on le traverse pour se rendre de cette province à S. Paul, et que l’on nomme Porto Real da Paranahyba, on est beaucoup moins près de sa source, et c’est déjà une grande rivière ; mais l’ex cessive sécheresse qui régnait à l’époque de mon voyage l’avait réduit au tiers de sa largeur ordinaire. Ses deux rives ont peu d’élévation au-dessus du niveau de l’eau ; mais elles sont assez escarpées et couvertes l’une et l’autre de bois d’une végétation assez vigoureuse. On passe cette (1) Daus un livre dont ne peuvent se passer ceux qui veulent connaî tre l’ensemble de la géographie du Brésil, le Diccionario geogra- phico, etc., les auteurs ont cru devoir changer le nom de Paranahyba en Paranaiva (II, 239), parce que, disent-ils, cette rivière a été appelée tout à la fois Parahiba, Paranahyba, et même Parana. Aux deux endroits où je l’ai traversée, je l'ai entendu nommer Parnahyba, qui est évidem ment une corruption de Paranahyba, et, comme ce dernier mot a été adopté, avec la seule variante de l’ï à l’ÿ, par des hommes qui fout au torité, Manoel Ayres de Gazai, Pizarro, Eschwcge, Pohl et Mattos, il m’a semblé que je devais le conserver : d’ailleurs les auteurs du Diccionario en ont eux-mêmes donné l’exemple à leur article Corumbâ.—Ces géogra phes ajoutent que « le Paranaiva naît dans les montagnes qui se trouvent « au sud du ruisseau (ribeiro) Tocantins, affluent du Rio Maranhâo.» Je n’ai point visité la source du Paranahyba ; mais je crois devoir préférer la version de Pohl, citée plus haut, parce qu’elle est précise et con forme à tout ce que je sais de la rivière dont il s’agit. Luiz d’Alincourt est plus précis encore que Pohl, car il dit positivement que le Rio Pa- ranahyba a sa source la plus éloignée au nord de la Serra da Marcella, près de celle du Rio Preto (J/em. Viag., 70) ; mais je n’ose pas admettre cette indication sur la seule autorité de ce voyageur. — Le mot Para nahyba vient du guarani pararayba, qui signifie rivière allant se jeter dans une petite mer.