« comme on ne peut exporter aucune denrée, les habi te tants ne cultivent qu’autant qu’il est indispensable pour « pourvoir à leurs besoins. Ils n’exercent non plus aucune « industrie et, en échange des objets fabriqués qu’on leur « apporte à dos de mulets, ils ne peuvent donner que de « l’or. « L’espérance d’en trouver a seule déterminé des hoin- « mes aventureux à s’enfoncer aussi avant dans l’intérieur « des terres, laissant derrière eux de vastes contrées dé- « sortes et incultes. La faible population du Brésil s’est « disséminée sur une surface immense, tandis que, si l’on « s’était écarté du littoral à mesure seulement que les ter- « res eussent manqué, ce royaume serait incontestable- « ment devenu riche et florissant. Étendue dans une « grande quantité d’eau, la liqueur la plus forte se fait « à peine sentir. « Les anciens chercheurs d’or étaient généralement des « hommes sans fortune, et ils n’ont pas toujours été dé- « dommagés de leur peine. Souvent on fait encore à Goyaz « des dépenses considérables dans l’espérance de trouver « des richesses, et souvent aussi il arrive que, après bien « des recherches, on n’est pas plus avancé qu’auparavant. « Ce sont les noirs que l’on emploie à ce genre de tra- « vail. Un nègre coûte, à Goyaz, 200,000 reis (1,250 fr.); « mais très-peu de gens sont en état de fournir cette « somme au comptant : on achète l’esclave à crédit ; pen ce dant qu’on s’occupe à le former, les intérêts de l’argent « courent, et, lorsqu’il faut payer le capital, le nègre « n’a encore presque rien rapporté; on vend une par ce tie de ce qu’on possède, et chaque jour on devient plus « pauvre.