232 VOYAGE AUX SOURCES de misérables silios toujours accompagnésd’ un rancho ouvert de tous les côtés. Les propriétaires font construire ces han gars auprès de leurs demeures pour attirer les caravanes et pour pouvoir débiter leur maïs; mais, cette année-là , on ne trouvait de grain nulle part, parce qu’on ne plante ab solument que pour obtenir la quantité qu’on est assuré de vendre, et la sécheresse avait dérangé toutes les prévisions. En voyant l’indolence et l’ennui qui se peignent sur la ligure des campagnards voisins de la route, il est difficile de se défendre d’un sentiment de mépris. Ces hommes sont d'une pauvreté extrême et ne font rien pour en sortir. Ainsi on voit partout d’excellents pâturages, presque par tout il existe des terrains salpêtrés qui dispenseraient les propriétaires de donner du sel au bétail, et c’est à peine s’ils possèdent deux ou trois vaches pour avoir un peu de lait. Leur costume consiste, comme celui des plus pauvres .Mineiros, en un caleçon de grosse toile de coton et une chemise de la même toile passée par-dessus le caleçon en manière de blouse; les plus riches d’entre eux y ajoutent un gilet d’étoffe de laine. Le jour où je quittai le Sitio de Pedro da Rocha , je fus extrêmement fatigué par le mouvement de paupières que je faisais sans cesse pour empêcher les petites abeilles et les borrachudos de se précipiter dans mes yeux; j’en fus principalement tourmenté sur le bord d’un petit ruisseau marécageux où j'allai herboriser; si je cessais un instant d’agiter mon mouchoir devant ma figure , elle était aussi tôt couverte de ces insectes malfaisants. A 1 lieue de Pedro da Rocha , je passai devant le Silio do Palmital (maisonnette du lien planté de Palmiers), qui se composait de quelques chaumières et d'un rancho ; en-