220 VOYAGE AUX SOURCES Celle-ci, beaucoup plus chaude que toutes celles que j’avais vues aux Caldas Velhas et Novas, fit monter le thermo mètre à 59° Réaumur ; d’ailleurs, rien, dans son voisinage, n’attira mon attention (1). Je pris enfin congé de mon hôte, qui, pendant mon sé jour aux Caldas, avait été, pour moi, plein d’égards, et j’allai rejoindre mes gens (2). Ce jour-là était la veille de la Saint-Louis ; c’était alors la fête de la France, je voulus la célébrer avec mes gens au milieu du désert. La vie que je menais au Brésil, malgré les fatigues et les privations dont elle était accompagnée, me plaisait chaque jour davantage et, comme je l’ai dit, je ne pensais point sans quelque effroi à mon retour en France; mais la France est ma patrie; c’est là qu’étaient réunis tous les objets de mes affections, je devais la revoir un jour; comment aurais-je pu ne pas m’intéresser plus vivement à son bonheur que je ne m’intéressais au mien propre? En arrivant à Sapesal, je donnai la pièce à chacun de mes gens : à la chute du jour, ils mirent le feu aux campas qui bordent les deux côtés du ruisseau, près du quel avait été construit le rancho. En peu d’instants, une De Caldas Novas à Sapesal 5 legoas. — Sitio do Francisco Alves. ... 4 — Santa Cruz, village 2 1/2 11 1/2 legoas. (1) Il paraît, d’après ce que dit M. Faivre, que la source dont je parle ici n’est pas la seule qui se trouve près de Pyrapitinga (Anal.). (2) M. Faivre rapporte que le bon lieutenant Coelho ne prend pas la moindre chose aux malades qui viennent s’établir sur son terrain , près des sources d’eau thermale. F.n Europe, on leur mesurerait la place au millimètre, et chaque millimètre aurait sou prix. On voit combien les Brésiliens sont encore éloignés de notre civilisation avancée.