Volltext Seite (XML)
218 VOYAGE AUX SOURCES de mon voyage, une douzaine de malades prenaient des bains aux. Caldas Novas ; tous étaient des hommes pauvres de Meiaponte, de S. Luzia, de Bom Fim; mais on y avait vu quelquefois des malades de Matogrosso, et même un de Rio de Janeiro. Quelques cabanes de feuilles de palmier servaient d’habitation aux baigneurs (1). Le ruisseau près duquel se trouvent les bains porte le nom de Corrego das Caldas. Quoique les sources d’eau chaude se réunissent à lui, et que quelques-unes même sortent de son lit, elles ne sont pas assez abondantes pour échauffer la masse de ses eaux. Après un cours de 1 lieue, ce ruisseau se jette dans la rivière de Pyrapitinga (nom d’un zin, professeur à l’école de pharmacie de Montpellier, que ses études rendent un juge parfaitement compétent. Après un examen attentif, il lui a paru que les eaux dont il s’agit ne diffèrent réellement des eaux ordinaires que par l’élévation de la température, et il croit qu’il faut les ranger parmi les eaux thermales simples. J’ai fait plus : j’ai commu niqué l’analyse même de M. Faivre à M. Pelouze, savant chimiste, mem bre de l’institut de France, qui l’a trouvée parfaitement conforme aux règles de la science et partage entièrement l’opinion de M. Pouzin. Il est donc vraisemblable que , pour la guérison des maladies cutanées , on tirerait un meilleur parti des eaux sulfureuses d’Araxâ, de Salitre, de la Serra Negra de Paracati, de Farinha Podre que de celles des Caldas Novas et Velhas ; il est à croire, enfin, qu’on ferait bien aussi de leur préférer les eaux de Rio Pardo , dont je dirai quelque chose ailleurs et qui se trouvent à 1 lieue de la route de Goyaz, dans le district de Casa Branca, province de S. Paul. (1) D’après le mémoire de M. Faivre, cité plus haut, il y avait aux Caldas Novas, en 1842, un village temporaire d’une cinquantaine de mai sons. On sait avec quelle promptitude les lieux où se trouvent des sour ces d’eau minérale changent de face lorsqu’elles prennent de la vogue. Vers 1811 ou 1812, il n’existait, aux bains du Mont-d’Or, que des ca banes en bois ; tout y était sauvage : quelques années plus tard, on y voyait des promenades et de beaux hôtels. En 1829, mon ami le docteur Lallemant, sa famille et moi, trouvâmes à peine à nous loger au Ver-