les autres, puisqu’il n’en résulte que des organes altérés portés par des axes extrêmement raccourcis (1). Cette époque de mon voyage fut certainement une des plus heureuses. Depuis le Rio dos Pilôes , je n’avais pas eu le plus léger reproche à faire à mes gens; je jouissais d’une santé parfaite, et m’accoutumais de plus en plus aux fa tigues et aux privations de chaque jour. J’étais presque fâ ché de songer que ce genre de vie devait bientôt avoir un terme. La paix et la liberté dont je jouis dans ces dé serts, me disais-je , feront certainement un jour l’objet de mes regrets; si je vois des hommes , ce n’est que pour peu d’instants, ils me montrent seulement leur beau côté , et je me sentais presque épouvanté à l’idée de me retrou ver au milieu d’une société où l’on est si près les uns des autres que, quelque chose qu’on fasse, il faut sans cesse se heurter, où les passions sont parvenues à leur dernier de gré d’exaltation et où l’on semble être sans cesse en pré sence pour se chercher des torts et pour se nuire. Après avoir fait 4 legoas , à partir du Sitio de Gregorio Nunes , je m’arrêtai à l’endroit appelé Sitio de Francisco Alves (nom d’homme). On y voyait un moulin à sucre dé couvert, comme le sont ordinairement ceux des colons peu riches , et une douzaine de maisonnettes éparses çà et là. L’une était habitée par le principal propriétaire, les autres par des nègres et des agregados; mais toutes paraissaient également misérables, et il était impossible de distinguer celle du maître. Le costume des habitants de ces chétives (1) Voyez la théorie que j'ai développée dans mon ouvrage intitulé Morphologie végétale.