j’avais pris sur plusieurs sujets, et j’en puisai de nouveaux dans la conversation de mon hôte (1). Je quittai la Fazenda de Joaquim Alves plein de recon naissance pour l’excellent accueil que m’avait fait le pro priétaire, et me dirigeai vers Meiaponte, éloigné d’environ 1 lieue. Je parcourus, jusqu’au village, un pays montucux par semé d’arbres rabougris, et ne revis plus le Mato Grosso. A partir de Meiaponte, je rentrai dans le véritable che min de Goyaz à S. Paul. Le premier village où je passai est celui de BomFim,situé à 18 legoas de Meiaponte. Dans tout cet espace, le chemin est superbe; le pays, d’abord monta gneux, finit pas devenir simplement ondulé. La campagne offre toujours une alternative de bois et de campos parsemés d’arbres rabougris, les mômes qui croissent dans le Sertào de Minas. Amesureque la saison avançait, la sécheresse deve nait plus grande et la vue des campos était d’une tristesse mortelle. Dans ceux que l’on avait nouvellement incendiés (queimadas), on n’apercevait sur la terre qu’une cendre noire, et les feuilles qui restaient aux arbres étaient complè tement desséchées; partout où on n’avait pas encore mis le feu, l’herbe avait une couleur grise, et les arbres épars au milieu d’elle, ou étaient entièrement dépouillés, ou n’a vaient plus qu’un feuillage jaunissant. (1) Depuis la révolution qui a changé la face du Brésil, Joaquim Al ves de Oliveira a été nommé député à l’assemblée législative générale du Brésil ; mais il n’a point accepté cet honneur. Non-seulement cet homme généreux a formé une pharmacie pour les pauvres de son district, mais encore il a doté la ville de Meiaponte d’une bibliothèque publique et d’une imprimerie. 11 lui avait été prédit qu’on se servirait de cette dernière con tre lui-même, et, effectivement, on n'a pas tardé à chercher à le noircir dans un libelle plein de calomnies (Mattos, Hin., 1, 129, 151 ; II, 311 '.