un homme instruit, que je me décidai à prolonger mon sé jour à Santa Luzia pour jouir de la société du curé. M. Joâo Teixeira Alvarez entendait le latin, le français, l’italien et l’espagnol ; il connaissait la plupart de nos bons auteurs du siècle de Louis XIV et possédait une bibliothèque choi sie de plusieurs centaines de volumes, ce qui, dans ce pays, était une grande rareté. Non-seulement il avait des con naissances, il était bon et aimable, mais il offrait, dans le clergé brésilien, une exception remarquable; il était pé nétré du véritable esprit de ses devoirs. Il avait coutume de faire des prônes tous les dimanches; il s’attachait sur tout à inspirer à ses paroissiens l’amour du travail et usait de toute son influence pour les déterminer à abandonner leurs pratiques vicieuses d’agriculture. Un missionnaire capucin, dont je parlerai plus tard, avait passé quelque temps avant moi par Santa Luzia. Le curé l’avait retenu trois mois chez lui ; il lui avait fait faire une mission et l’avait engagé à prêcher surtout contre l’oisiveté. Le mis sionnaire était entré dans les vues du pasteur; il avait été extrêmement goûté des habitants du pays, et leur avait donné plusieurs idées utiles sur la culture des terres et quel ques arts indispensables. Les travaux apostoliques de M. Joào Teixeira Alvarez ne restaient point sans fruit, car il y avait, assurait-on, plus d’union et de bonne foi à Santa Luzia que dans les autres parties de la province de Goyaz ; les mœurs y étaient meilleures et le concubinage moins ordinaire (1). (J) Le général da Cunha Mattos dit que, lorsqu’il visita S. Luzia eu 1823, pour y passer une revue, il en trouva les habitants beaucoup plus civilisés que toute la population qu’il avait vue depuis Barbacena, et il attribue à leur excellent pasteur cette heureuse différence. Ce dernier lui communiqua, ajoute-t-il, un très-bon mémoire sur la justice de