164 VOYAGE AUX SOURCES core m’offrir des diamants du Rio Claro. Je les trouvai d’une eau très-belle; peut-être même étaient-ils supérieurs à ceux de Tijuco(l), mais si un sentiment de délicatesse ne m’eût pas empêché, comme je l’ai dit, de prendre part à la contrebande de ces précieuses pierres, il est bien clair que c’est sur les lieux mêmes que j’aurais fait mes achats, et non à Villa Boa, où je n’aurais pu les recevoir que de la seconde ou de la troisième main. Le comte i)A Barca, ministre du roi Jean VI (2), avait fait faire beaucoup d’expériences pour blanchir la cire in digène et aucune n’avait eu de succès Je vis dans la cité de Goyaz un ouvrier qui la blanchissait très-bien et dont tout le secret consistait à la faire fondre, à l’écumer, la di viser par petits morceaux et l’exposer au soleil. Il répétait cette opération jusqu’à seize fois, ce qui prenait deux à trois mois, et au bout de ce temps la cire était presque aussi blanche que celle de nos abeilles domestiques. Je fis usage de bougies faites avec cette cire et j’en fus content; néanmoins je trouvai que leur lumière était beaucoup plus rougeque celle des excellentes bougiesque l’on vendait alors à Rio de Janeiro, qu’elle donnait beaucoup plus de fumée et fondait plus facilement ; je dois ajouter que la cire indigène, (1) Voyez mon Voyage dans le district des Diamants, etc., I, 1 et suiv. (2) A mon arrivée à Rio de Janeiro, je fus parfaitement accueilli par le comte da Barca. C’était un homme do mérite dont les manières étaient extrêmement distinguées, et qui s’exprimait en français avec une grande élégance. 11 était arrivé au Brésil avec le roi : lorsqu’il parvint au minis tère , il avait malheureusement atteint un âge assez avancé, il ne jouis sait plus d’une bonne santé, et il n’avait peu eu le temps d’apprendre à connaître le pays qu’il devait administrer.