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160 VOYAGE AUX SOURCES Parmi les arbres rabougris des campos, il en est dont les ramilles sont très-épais, peu nombreux et obtus. Je remar quai , dans ce voyage, qu’il n’existait point de bourgeons à l’aisselle des feuilles de ces ramules, et que ceux-ci se con tinuaient seulement par des bourgeons terminaux. Le petit nombre de ces ramules et l’épaisseur de leur écorce, pres que semblable à du liège, rendent l’exactitude de cette observation très-vraisemblable; pour plus de certitude, cependant, les botanistes qui parcourront ces campos fe ront bien de la vérifier (1). Entre la fazenda de Jacù et la cité de Goyaz, nous ne vîmes, comme je l’ai dit, que deux maisons, et elles tom baient en ruine. Partout, en Europe, le voisinage des villes est annoncé par des habitations plus nombreuses, par des cultures mieux soignées; et il en est de même des villes de la côte du Brésil qui ont été fondées, dans tel ou tel lieu, parce que la position était favorable au commerce ou à l’agriculture. Dans les pays aurifères, les villages et les villes ont été bâtis là où l’on trouvait le plus d’or; on n’a été déterminé que par cette considération, et, sous d’autres rapports, le local choisi s’est trouvé souvent, comme à (1) Cela est d’autant plus essentiel que d’autres observations m’ont conduit à écrire ce qui suit : « Si le bourgeon ne se développe pas tou- « jours, peut-être au moins en existe-t-il toujours une légère ébauche : « j’ai, du moins, retrouvé cette ébauche toutes les fois que je l’ai cher- « chée avec quelque attention. Les Graminées qui naissent sous les tro- « piques, douées d’une grande énergie vitale, sont le plus souvent ra- « meuses; celles de nos climats, grêles et débiles, sont presque toujours « simples ; mais il n’en est pas moins vrai que , à l’aisselle de la feuille « des plus humbles de ces plantes, comme, par exemple, du Poa an- « nua , j'ai toujours aperçu un bourgeon, auquel il n’eùt fallu, pour se « développer, qu’un peu plus de vigueur (Morphologie végétale, 213). »