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de S. Paul, on peut arriver à Matogrosso par les rivières, il est très-peu de gens qui aient assez de persévérance et de courage pour tenter une navigation aussi difficile. Tou tes les terres que j’avais traversées depuis la Fazenda d’El Rei jusqu’au Rio dos Pilôes sont sans propriétaires; le pays qui s’étend de cette rivière à l’habitation de Jacû, située à 5 legoas de Villa Boa, n’a pas non plus de maître (1819), et pourtant il se trouve, dans ce long espace de 15 legoas, des terrains qui, couverts de bois et d’une qualité excel lente, pourraient être cultivés avec facilité et avec avan tage. Entre Jacû et le chef-lieu de la province, je vis deux maisons à demi ruinées ; mais, entre le Rio dos Pilôes et Jacû, il n’en existe aucune (1819), et, quoique marchant sur une des routes les plus importantes du Brésil, je fus obligé de coucher dehors quatre nuits de suite. J’étais as sailli par des nuées d’insectes malfaisants qui, surtout aux haltes, pendant que je travaillais, ne me laissaient aucun repos, par des borrachudos, des moustiques, des carra- patos, par les gros taons appelés mutucas, et deux ou trois espèces d’abeilles qui me couvraient le visage et les mains, et entraient dans mes yeux et dans mes oreilles : ces in sectes ne se montraient cependant pas tous ensemble; à peine le soleil était-il levé, que les mutucas venaient nous tourmenter; vers le soir, ils faisaient place aux abeilles, aux moustiques et aux borrachudos ; aussitôt que le soleil était couché, on n’apercevait ni un borrachudo, ni une seule abeille, mais alors restaient les moustiques et les carrapatos. Le premier jour, je rencontrai un homme qui se rendait au Rio Claro; le second, je ne vis absolument personne ; le troisième, je fus croisé par un jeune officier qui avait été envoyé à Villa Rica, dans la province de Mi-