148 VOYAGE AUX SOURCES J’avais souvent eu à me plaindre des insectes malfai sants; mais, nulle part, ils ne m’avaient fait souffrir autant qu’au Rio Claro. J’étais allé me baigner dans cette rivière : tant que le soleil resta assez haut, je fus peu tourmenté; mais, aussitôt que le jour commença à baisser, des myriades de borrachudos me mirent le corps en feu. Je m’étais éloigné de mes habits et ne me possédais plus lorsquej’ar- rivai au lieu où je les avais laissés. Je désirais faire une collection de poissons dans la pro vince de Goyaz, et l’on m’avait dit à Villa Boa qu’aucune rivière n’en contient autant que le Rio Claro. Au moment de mon arrivée au hameau de Pilôes, je témoignai au com mandant le désir d’en réunir le plus qu’il me serait possible. Il mit aussitôt des pécheurs en campagne; mais, comme aucun ne reparut et que je ne trouvais presque aucune plante dans les environs du hameau, je me décidai à n’y pas prolonger mon séjour. de Rio Grande qu’on trouve dans les diverses provinces du Brésil, et surtout avec celui qui prend sa source dans la comarca de S. Joâo d’El Rei et finit par porter ses eaux à la Plata. Pizarro a prouvé, par d’é tranges quiproquos, combien il est à regretter que le même nom ait été appliqué à des rivières si différentes (voyez Mem. hist., IX, 53). L’ex cellent M. Warden a aussi été induit, par une ressemblance de noms, à confondre une rivière de Minas Novas avec la province de Piauhy.