144 VOYAGE AUX SOURCES chers qui, pendant la sécheresse, se montrent au-dessus de l’eau, que l’on trouve le plus de diamants. Les hommes qui se contentent du mode d’extraction le plus facile, celui de batea, vont, généralement, puiser le cascalho dans ces trous. Le chercheur de diamants un peu expérimenté de vine la présence de cette précieuse pierre à celle de certains cailloux qui l’accompagnent ordinairement et que l’on ap pelle esclaves des diamants [escravos dos diamantes), gouttes d'eau [pingos d’agoa) (1). Si quelque police peut être maintenue parmi les cher cheurs de diamants, les uns sédentaires, les autres étran gers, appartenant à des populations différentes, ce n’est qu’à l’aide du détachement cantonné, comme je l’ai dit, au hameau de Pilôes. Ce détachement se compose de quatre pedestres et d’un commandant qui est adjudant de la com pagnie de dragons (1819). Ces militaires sont chargés de visiter les passe-ports, d’aller à la poursuite des déserteurs et des criminels qui cherchent à s’enfuir dans la province de Matogrosso, enfin d’empêcher que des marchands, en se rendant de Goyaz à cette dernière province, n’empor tent plus d’or en poudre qu’il n’est nécessaire pour la con sommation de leur voyage. Voici dans quel but avait été prise cette dernière mesure. L’or en poudre a cours à Mato grosso (1819) aussi bien qu’à Goyaz et semblerait pouvoir être transporté sans inconvénient d’une province dans l’autre; (1) Ces noms ne m’ont point été donnés sur les lieux ; je les emprunte au docteur Pohl, qui rapporte les escravos dos diamantes au thonei- senslcin (suivant M. Delafosse, la variété compacte de la limonite de Beudant ou du fer oxydé hydraté d’Haiiy), et il dit que lespingos Æagoa sont des morceaux de quartz. Le même auteur ajoute que ces pierres sont regardées, dans le pays, comme la matrice des diamants et de l’or (Reise, I, 427).