En arrivant au village, ou plutôt au hameau de Pilôes, je présentai au commandant du poste qui y était cantonné une lettre que le gouverneur m’avait donnée pour lui; il me reçut fort bien et me procura une petite maison assez commode. Après avoir couché quatre jours de suite à la belle étoile, gelant de froid et dévoré par les insectes, je trouvais bien doux de pouvoir enfin dormir sous un toit. Le hameau de Pilôes se compose d’une vingtaine de mai sons aussi misérables, pour la plupart, que celles des Coyapôs (1). Toutes ont été bâties sur les deux côtés du chemin qui mène à Matogrosso, et, comme elles sont fort écartées les unes des autres, elles occupent, dans la direction de l’est à l’ouest, une étendue assez considérable. Immé diatement au-dessous du village, coule le Rio Claro, rivière d’une largeur médiocre qui ne pouvait recevoir un nom plus convenable que le sien (la rivière claire), car ses eaux, d’une limpidité sans égale, laissent distinguer (juillet) tous les cailloux et les grains de sable dont est formé son lit. On avait commencé à construire à Pilôes une église assez grande; mais elle n’a pas été continuée, et l’on n’a, pour célébrer la messe dans le hameau, qu’une très-petite cha pelle sous l’invocation de Notre-Seigneur bon Jésus (Senhor Bom Jésus], qui n’est pas non plus entièrement achevée et dépend de la paroisse de Villa Boa. Il paraît que, presque à l’époque de la découverte de Goyaz, on reconnut déjà qu’il existait des diamants dans le Rio dos Pilôes et le Rio Claro. Lorsque, en 1749 , les (1) R. J. da Cunha Mattos en indique 42 (Ilin., Il, 99) ; niais lui- même n’avait pas été sur les lieux , et il ne dit point à quelle aunée se rapporte ce chiffre : ce serait probablement à 1825.