trouvassent, à leur passage, une meilleure nourriture. Nous avions fait 5 legoas et demie, c’était une journée interminable, lorsque enfin le bruit alternativement sourd et criard de la manjola nous avertit du voisinage d’une habitation, et bientôt nous arrivâmes auprès de quelques misérables chaumières. J’y demandai l’hospitalité, mais on me la refusa en me disant qu’il n’y avait de place nulle part, que la grange, seul endroit que l’on pût m’offrir, était remplie de puces pénétrantes, et que je serais beau coup mieux sur le bord de la rivière. La petitesse de ces chaumières me fit croire que l’on ne m’avait pas trompé ; cependant ce ne fut point sans humeur que je me résignai à coucher encore une fois à la belle étoile. Nous passâmes à gué le Rio dos Pilôes et nous nous éta blîmes sur la rive gauche, sous de grands arbres qui, ordi nairement, servent d’abri aux caravanes; alors nous en trions dans le véritable chemin de Villa Boa à la province de Matogrosso Le Rio dos Pilôes prend sa source dans les environs d’An- nicuns, coule du sud au nord (1) et se jette dans le Rio Claro. Pendant la sécheresse, il a fort peu de largeur; mais, (1) Ce que je dis ici de la source et du cours du Rio dos Pilôes est emprunté au docteur Pohl (Reise, I, 420); mais je dois ajouter que Luiz Autonio da Silva e Sousa assure que cette rivière prend naissance sur le plateau appelé Eslreilo et qu’elle se dirige vers l’est (Jllem. est., 7). Je ne prétends pas décider entre ces deux auteurs ; cependant je serais porté à croire qu’il y a quelque erreur dans l’indication du der nier. Luiz d’Alincourt, Milliet et Lopes de Moura font naître le Rio dos Pilôes dans la Serra Dourada (J/em. viag., 119. — Dicc. Braz., II, 303). — J ai dit ailleurs (vol. 1, 311) que cette rivière avait été découverte par le second Bueno pendant sa première expédition , mais que, selon l’exact Cazal, le Rio dos Pilôes de Bueno n’était pas la rivière à laquelle on donne aujourd'hui ce nom.