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passer la nuit, dans un campo, sur le bord d’une petite ri vière, au lieu appelé Tapera (maison ruinée). Mes effets furent placés sous des boritys; mais, comme ces Palmiers donnent peu d’ombrage et que le soleil était encore exces sivement ardent, mes gens me firent une petite baraque avec des bâtons et les cuirs destinés à recouvrir la charge des mulets. Pendant toute la nuit, le froid fut excessivement vif et m’empêcha de dormir ; le lendemain, comme cela était déjà arrivé la veille, la chaleur commença vers dix heures du matin et devint bientôt insupportable. Cette alternative de froid et de chaud agissait fortement sur mes nerfs et ten dait à diminuer mes forces. Ce jour-là, nous continuâmes à avoir à notre gauche le prolongement de la Serra Dourada, qui n’a ici qu’une hauteur peu considérable. Quoique le pays soit toujours très-boisé, le chemin traverse, presque sans interruption, des campos dont les teintes grisâtres attristaient nos regards. A une demt-lieue de l’endroit où nous fîmes halte, nous passâmes par VAldea Maria, qui, comme je l’ai dit, fut au trefois habité par les Coyapôs, et qui, alors entièrement abandonné, servait de repaire aux chauves-souris et aux insectes malfaisants (1). Les bâtiments qu’on y voyait en core, la maison du gouverneur, la caserne et le magasin étaient grands et d’un joli aspect, mais disposés sans au cune symétrie. C’était derrière ces édifices qu’avaient été (1) Selon Mattos (Itin., II, 139), l’Aldea Maria aurait été fondé pour des Indiens Coyapôs qu’on y aurait envoyés du village de S. José. D’après les autorités les plus graves, c’est, au contraire, de l’Aldea Maria, comme on l’a vu plus haut ( page 99), que les Coyapôs ont été transportés à S. José pour succéder aux Javaes et aux Carajâs, qui s’étaient dispersés.