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qualités offrant quelque analogie. Ainsi impéimpâré veut dire bon; intompeiparé, joli; impuaria signifie homme, et iprontuaria, fille; chicria, mains, icria, cuisse. Tous les Portugais-Brésiliens s’accordent à dire que les Coyapôs ont un caractère fort doux (4). Ces Indiens, il est vrai, se querellent quelquefois les uns avec les autres, mais ce n’est jamais qu’à cause des femmes. Le seul tort que leur reprochent les Portugais est cette propension qu’ils ont à s’enfuir dans leurs forêts : or on sent que ce reproche tombe sur les Portugais eux-mêmes; si les Coyapôs n’avaient pas à se plaindre de leur condition présente , ils ne retourne raient pas à leur ancienne manière de vivre, dont ils sentent bien les graves inconvénients. Ces Indiens sont, d’ailleurs, comme tous les autres, insouciants et entièment dépourvus de prévoyance. Pour faire la récolte des légumes qu’ils cul tivent dans leurs plantations particulières, ils en attendent rarement la maturité parfaite; ils ne songent point au len demain, n’amassent jamais, ne vivent que dans le présent et sont souverainement heureux quand ils peuvent satis- (1) Un homme fort distingué, que je vis à übâ en 1816 et qui venait de Goyaz, avait amené avec lui deux Coyapôs dont il avait fait ses do mestiques. Ces Indiens parlaient portugais et n’étaient guère moins civi lisés que les mulâtres d’une classe inférieure. L’un d’eux avait une saga cité étonnante pour retrouver les hommes et les bêtes de somme égarés dans les forêts : il ne lui fallait, pour le guider, que les restes d’une feuille broutée par un mulet ou une herbe courbée par les pieds d’un homme. Ces deux Coyapos ne voulurent point voir les Coroados, eucore sauvages, qui se trouvaient à Ubà en même temps qu’eux {Voyage dans les provinces de Rio de Janeiro, etc., I, 37 et suiv.), soit à cause de l’éloignement que les diverses peuplades ont souvent les unes pour les autres, soit plutôt parce que la vue d’un sauvage est, pour l’Indien civi lisé, un sujet d’humiliation, lui rappelant l’état où il a été lui-même, celui, du moins, où étaient ses ancêtres.