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DU RIO DE S. FRANCISCO. 47 On visite les ballots qui sortent de cette province, pour s’assurer s’ils ne contiennent ni or ni diamants; on fait payer les droits sur ceux qui viennent de Rio de Janeiro et on les visite également, afin de voir si l’on ne fait point entrer à Minas de faux billets de permuta (1), et si l’on ne frustre pas la poste de ce qui lui est dû en emportant des lettres. Les droits se payent ici, comme à Mathias Barbosa et à Malhada (2), sur le poids des marchandises, sans aucun égard pour leur valeur intrinsèque et leur degré d’uti lité (5). Les préposés au registro sont deux employés civils , un administrateur qui reçoit les deniers, un commis qui tient les écritures, et, de plus, six soldats du régiment de cava lerie de Minas, commandés par un fourrier et par un capo- (1) Les billets de permuta étaient ceux que l’on donnait dans les mai sons de change (casas de permuta) pour de petites quantités d’or en poudre (voyez mon Voyage dans les provinces de Rio de Janeiro, etc., I, 341). (2) Voyez mon Voyage dans les provinces de Rio de Janeiro, etc., I, 90, et II, 387. (3) On sait que tous les économistes ont vivement condamné les doua nes intérieures, et que M. Horace Say en avait fortement conseillé la suppression aux autorités brésiliennes dans son excellent livre intitulé, Histoire des relations commerciales entre la France et le Brésil, Pa ris, 1810. L’administration a enfin compris les véritables intérêts du pays ; le registro de Mathias Barbosa sur la grande route de Minas à Rio de Janeiro n’existe plus (Suz., Souv., 268), et il n’est pas à présu mer qu’on ait conservé les autres. La suppressiou des douanes inté rieures a d’autant plus d’importance pour le Brésil, qu’elles étaient une barrière entre les différentes provinces, et le gouvernement ne saurait faire trop d’efforts pour rapprocher celles-ci les unes des autres, pour animer les habitants d’un même esprit, pour effacer jusqu’aux moindres traces des rivalités mesquines et dissolvantes, qui étaient en grande partie le résultat de l’ancien système colonial et celui des entraves mises aux communications les plus indispensables.