il VOYAGE AUX SOURCES bien évidents d’une origine commune, il devrait s’en trou ver aussi dans l’idiome des Coroados de la province de Saint-Paul, s’ils descendaient également des Goitacazes, dont la dispersion s’est faite en un seul temps; or il n’en est pas ainsi. La comparaison du vocabulaire de Marlière et du mien avec celui que j’ai fait de l’idiome des Coroados des Campos de Garapuava, dans la province de Saint- Paul , ne m’a pas offert un seul terme commun, et les deux mots les moins différents sont nhim et inhiné, qui signifient nez, et appartiennent, le premier aux Indiens du Rio Bonito, le second à ceux de Saint-Paul. D’ailleurs les traits de ces derniers sont fort agréables, si j’en dois juger par deux femmes que je vis, en 1820, à Curitiba, et, au contraire, comme je l’ai dit dans ma pre mière relation, il n’est peut-être pas d’indigènes plus laids que les habitants du Rio Bonito Les deux peuplades n’ont donc de commun qu’un nom , qui n’est véritablement pas le leur, mais qui leur a été appliqué par les Portugais, et probablement n’indique même pas une parfaite identité dans la manière de couper leurs cheveux , car les Coroados de Saint-Paul se font une sorte de tonsure au sommet de la tête, et il paraîtrait que ceux du Rio Bonito réduisaient autrefois leur chevelure à une calotte arrondie comme les Botocudos (1). Si les premiers ne sont pas issus des anciens Goitacazes, à plus forte raison ne doivent pas en descendre les Coroados ou Cavaris de Matogrosso, qui vivent dans un pays infiniment plus éloigné que Saint-Paul et Curitiba des campos, jadis habités par ces mêmes Goitacazes (2), (1) Voyage dans les provinces de Rio de Janeiro et de Minas Ge- raes, II, 110. (2) Un savant, qui a exploré pendant huit ans l’Amérique espagnole.