§ XV. Moeurs. Les hommes de l'intérieur nés avec d’heureuses dispositions, mais iné galement favorisés par les circonstances. — Les Goyanais moins polis et moins hospitaliers que les Minciros.— Leur intelligence.— Leur ignorance en matière de religion. — Ce que sont, chez eux, les en fants , les jeunes gens et les hommes faits. — Le concubinage extrê mement commun ; quelles en sont les causes. — Les bonnes qualités du Goyanais.— Les causes des meurtres.— Le vol fort rare.— Moyens de réformer les mœurs des habitants de Goyaz. — Vœux de l'auteur. J’ai tâché de donner une idée de la province de Goyaz, de ses misères et de ses ressources; j’ai même déjà indiqué quelques-uns des traits du caractère de ses habitants ; j’en ajouterai ici quelques autres encore, afin de rendre ce ta bleau moins incomplet. Les hommes de l’intérieur naissent généralement avec des dispositions heureuses ; mais les circonstances ne les ont pas également favorisés. La province de Minas Geraes est placée à peu près sous les mêmes influences que celle de Goyaz, et elle a com mencé comme elle ; mais, si les premiers Mineiros furent des hommes grossiers comme les premiers Goyanais, les richesses qu’ils acquirent et qu’ils conservèrent assez long temps leur procurèrent les moyens de donner de l’éduca tion à leurs enfants : peu à peu la politesse s’est commu niquée aux hommes les moins riches, et elle est devenue presque générale. La province de Goyaz n’a point passé par les mêmes périodes ; une décadence complète y a suc cédé brusquement à l’époque de la richesse et de la splen deur; l’excessive chaleur du climat a fait perdre aux habi-