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370 VOYAGE AUX SOURCES arriver au Rio de la Plata, ou bien, remontant le Tieté, on parviendra jusque vers la capitale de la province de S. Paul. Cette navigation est, sans doute, extrêmement difficile au jourd’hui, à cause des catadupes que l’on rencontre, de la rapidité de certains courants, des hostilités que les Indiens exercent contre les blancs ; mais, vers 1816, des hommes d’un courage remarquable, JoÂo Caetano da Silva et José Pinto da Fonseca, ont déjà su triompher de ces ob stacles, et le premier est parvenu, par le Tieté, jusqu’à la paroisse de Persicaba, dans la province de S. Paul (1). Les indigènes disparaîtront de ces contrées, actuellement si ce qu’il se confonde avec le Rio Grande. Des questions de ce genre ont déjà été, si je ne me trompe, agitées par les géographes ; il me semble que c’est à l’usage qu’il appartient de les trancher. (1) Ce que raconte da Cuuha Mattos de cette expédition servira à éclair cir ce qu’ont écrit sur José Pinto MM. Spix et Martius (Reise, 1,313). il ne faut pas croire, au reste, que cet homme et son chef, Joào Caetano da Silva, soient les premiers qui aient tenté de se rendre à S. Paul par les rivières. Dès l’année 1808, ajoute Mattos, Estanislao da Silveira Gut- tieres s’embarqua sur le Rio dos Bois , avec le projet de remonter le Tieté. Bientôt il fut abandonné par quatre de ses hommes qui ne purent supporter les fatigues du voyage. Entraîné par la violence des courants, il se précipita, pendant la nuit, au milieu de la fameuse catadupe de Guaira, et sa pirogue fut mise en pièces. Alors il construisit un radeau; mais celui-ci, emporté par les eaux rapides du Parannà, alla se briser contre un rocher, et quatre hommes de l’expédition se noyèrent. Esta nislao et les deux compagnons qui lui restaient se réfugièrent dan., les forêts désertes qui couvrent la rive gauche du Paraunà , et, n’ayant au cun moyeu de pêcher ni de chasser, ils se nourrirent pendant longtemps d’herbe, de racines et de quelques fruits sauvages. La santé d’Estanislao ne put résister à tant de misères ; se laissant aller au désespoir, il s’as sit au pied d’un arbre et fut abandonné presque mourant par ses com pagnons. Après avoir enduré d’incroyables souffrances et traversé des déserts où aucun homme n’avait pénétré avant eux, ces hommes arrivè rent enfin à Curitiba, vers l’extrémité sud de la province de S. Paul. Un d'eux s’était marié dans la ville de Jundiahy et vivait encore en 1817.