sification a été favorisée peu à peu par la rivalité qui existe entre les marchands et la nécessité où ils sont de vendre. L’or qui circule aujourd’hui (1819) dans la capitale de la province est tellement mêlé de sable, de poussière et de ce fer en poudre au milieu duquel on le trouve dans les ruis seaux (esmeril), (pie sa couleur semble noirâtre et qu’il perd, à la fonte, de 15 à 25 pour 1(M). L’administration du fisc (fazenda real] n’a pas peu contribué à encourager l’altération par son exemple; car, tandis qu’elle n’admet dans ses coffres (1819) que de l’or parfaitement pur, il n’en sort que de l’or altéré : il parait certain que cette in digne friponnerie appartenait uniquement à l’un des em ployés; mais, quel qu’en fût l’auteur, elle devait nécessai rement avoir l’influence la plus fâcheuse sur la prospérité du commerce et la morale publique. Quoi qu’il en soit, à mesure que l’altération augmente, les marchands propor tionnent leurs prix à la perte, et, lors de mon voyage, tous accordaient une remise de 12 pour KM) pour le plus petit objet, lorsqu’on le payait en numéraire. Quand les valeurs qui circulent sont arrivées au même degré d’altération, il est bien clair qu’il n’y a plus de bénéfice pour personne ; donc celle-ci fera toujours des progrès, jusqu’à ce qu’enfin la grandeur du mal oblige à y apporter le seul remède con venable peut-être, qui serait la défense absolue de rece voir l’or en poudre comme monnaie courante. Il est évi dent que l’introduction de billets, qu’on pourrait, comme à Minas (1), se procurer en échange de très-petites quan tités de poudre d’or, aurait beaucoup moins d’inconvé nients que la circulation de cette dernière; car il serait im- 1 Voyage dans les provinces de. Rio de Janeiro, etc., I, 341.