DU RIO DE S. FRANCISCO. 365 gordura s’est emparé, et l’on conservera les bois pour la construction, la menuiserie, les besoins des ménages. On a encore un motif bien puissant pour ne point les détruire : la province de Goyaz possède des mines de fer; il faut ménager soigneusement le seul combustible à l’aide duquel on puisse les exploiter. Actuellement on cherche rait en vain une seule forge dans toute la comarca du sud (1819) ; il ne s’y consomme pas un clou, pas un fer de cheval qui ne soit venu, à dos de mulet, de Rio de Janeiro, après plusieurs mois de voyage, à travers les déserts. Mais il est impossible qu’un tel état de choses ne change pas : l’homme dissipe souvent sans prévoyance les trésors qui lui ont été prodigués ; il n’est pas dans sa nature de les dédai gner toujours. L’expérience a montré que les hauts four neaux ne conviennent point à l’intérieur du Brésil ; mais, avec les plus faibles capitaux, on pourrait établir à Goyaz des fourneaux à la catalane. C’est ici que l’intervention du gouvernement serait encore d’un grand secours; qu’il pro mette des avantages pécuniaires ou simplement des décora tions à ceux qui, les premiers, feront construire des usines pourfendre le fer, si peu importantes qu’elles soient (1), et bientôt la province se verra affranchie d’un tribut que, pauvre comme elle est, elle paye pourtant, chaque année, aux fabricants européens (4819) (2). (1) Plusieurs planteurs de Minas ont fait construire dans leurs mai sons de petits fourneaux où ils ne fondent le fer que pour leur usage [Voyage dans les provinces de Rio de Janeiro, etc., I, 290). (2) D’après ce qu’a écrit M. da Cunha Mattos pour l’année 1823 à 1826, et ce qu’a vu plus récemment M. Gardner (1840) dans une partie de la comarca du nord, il est évident que l’agriculture est bien loin d'avoir fait des progrès dans la province de Goyaz depuis que j’en suis sorti. Les choses n’ont point changé; l’apathie des cultivateurs est tou-