354» VOYAGE AUX SOURCES étaient mal combinées ou n’avaient qu’un but ridicule : en formant, à l’aide de professeurs européens, une école de mineurs, soit dans une des provinces aurifères, soit à Paris ou en Allemagne, en mettant les places au concours et ca- sernant les jeunes mineurs comme le sont les élèves de no tre école polytechnique, on serait bientôt amplement dé dommagé des frais que l’on aurait été forcé de faire. Bientôt on aurait des hommes capables d’exploiter régulièrement les minières les plus difficiles; leur savoir et leur intelli gence imposeraient aux autorités locales; inspirant de la confiance aux capitalistes, ils rendraient plus facile l’éta blissement des compagnies qu’ils seraient chargés de diri ger ou de surveiller, et de nouvelles sources de richesses s’ouvriraient pour la province de Goyaz, aujourd’hui si pauvre et si malheureuse. Cette province ne restera pas toujours inconnue comme elle l’est aujourd’hui, et, si le gouvernement ne prend quelques mesures pour assurer aux nationaux la possession de leurs richesses, des étrangers viendront les exploiter ; ils amèneront avec eux des machines et des esclaves, et les Goyanais, tristes témoins des succès d’autrui, verront leur or sortir de chez eux pour aller, à Londres, augmenter la fortune de quelques capitalistes (1). (1) On sait ce qui est arrivé à Minas Geraes pour plusieurs des prin cipales mines du pays.