Un dragon chargé de valeurs très-considérables traverse, souvent seul, une grande étendue de pays, et il est sans exemple qu’aucun ait jamais été attaqué par des voleurs ou ait abusé de la confiance qu’on avait mise en lui. Ces soldats, presque tous blancs, appartiennent, en général, à des familles qui possèdent quelque chose ; quoique aussi in férieurs à ceux du régiment de Minas (1) que Goyaz l’est à cette dernière province, ils sont beaucoup plus considérés que nos soldats européens ou ceux de Rio de Janeiro, et ils méritent effectivement de l’être davantage. Et cependant la solde de ces hommes si recommandables et si utiles était, lors de mon voyage, arriérée de plusieurs années, tandis que des employés oisifs s’enrichissaient aux dépens et du trésor royal et des infortunés cultivateurs ! Quant aux pedestres [piétons) qui complètent la force mi litaire de Goyaz, ce sont des hommes de couleur marchant à pied et formant une troupe d’un ordre inférieur. On les répartit avec les dragons dans les différents postes; ils veil lent, avec eux, au maintien de la tranquillité publique et sont chargés de porter les ordres de l’administration. Ils reçoivent pour solde 5 vintens d’or par jour (69 centimes), et, de plus, on leur donne de la farine; mais ils sont tenus de pourvoir à leur entretien et à leur nourriture (2). (1) Voyez mon Voyage dans les provinces de Rio de Janeiro, etc., I, 380. (2) Depuis la révolution qui a assuré l’indépendance du Brésil, l’or ganisation des forces militaires de Goyaz a subi diverses modifications. En 1825, la troupe de ligne se composait d’une compagnie de cavalerie de 83 hommes et d'une d’infanterie de 80. Ces troupes et la milice étaient sous les ordres d’un gouverneur militaire (governador das armas) qui avait deux aides de camp; l’employé qu’on appelait secrétaire militaire (secretario militari était, à ce qu’il paraît, chargé de la partie admi-