§ VIII. Résultats de la dîme. Les produits du quint et les revenus de la dime ont diminué dans la même proportion. — La dîme, impôt très-onéreux. — On la perçoit en valeurs métalliques. — Les décimateurs ruinent les colons. — Ceux-ci, expropriés, fuient dans les déserts et perdent jusqu’aux élé ments de la civilisation. — Ce que fait le fisc dans les cantons où per sonne ne veut affermer la dime.— La culture restreinte par cet impôt. Si l’on ne savait quelle est la position géographique de Goyaz et combien les transports sont difficiles dans l’inté rieur de l’Amérique, on pourrait s’imaginer que les Goya- nais, ne tirant plus rien de leurs minières, ont dirigé tous leurs efforts vers l’agriculture, et que les revenus de la dîme ont augmenté à mesure que ceux du quint allaient en diminuant. Mais il n’en a pas été ainsi; les produits de l’un et de l’autre impôt se sont amoindris à peu près dans la même proportion. La dîme, qui a fait tant de mal à la province de Minas (1), a été bien plus funeste encore à celle de Goyaz. Dans un pays où les produits de la terre trou vent un débit facile, le dixième du revenu serait un impôt léger ; mais cette province n’a, pour ainsi dire, aucun commerce, ses exportations sont insignifiantes, et en beau coup d’endroits il serait impossible de rien vendre. Si le gouvernement percevait les dîmes en nature, cet impôt n’aurait aucun inconvénient; mais, comme il ne pourrait rien faire du maïs ou du manioc qu’on lui livre rait, il exige des valeurs métalliques; et comment en four- (1) Voyez mon Voyage dans les provinces de Rio de Janeiro, etc., 1, 204; II, 449.