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VOYAGE AUX SOURCES 340 du quint, de 1740 à 1820, nous fournit, aussi bien que celle des revenus des droits d’entrée pendant le même temps, une preuve frappante de la rapidité avec laquelle la province de Goyaz est tombée en décadence. Mais ici se présente une différence sensible. Le chiffre du produit des entrées indi que réellement la quantité de marchandises que le pays a reçue à telle ou telle époque, parce que ces marchandises, qui, ayant un volume plus ou moins considérable, ne peu vent arriver qu’à dos de mulets et par caravanes, ne sup porteraient pas les frais qu’il faudrait faire pour les intro duire en contrebande ; mais, comme on va le voir, il n’en est pas de même de la poudre d’or. Lorsque sous le gouvernement de D. Marcos de Noronha, comte dos Arcos, la capitation fut abolie et remplacée par le quint, on fonda, en 4750(1), deux hôtels pour la fonte de l’or (casas de fundiçad), l’un, dit du sud (do sut), à Villa Boa, l’autre, du nord (do norlé), à S. Felis. Ce dernier, après avoir été d’abord transporté à Cavalcante, fut sup primé en 1807, à cause des dépenses qu’il nécessitait, et, depuis cette époque, il n’y en eut plus qu’un, celui de Villa Boa (2). Comme la province de Goyaz est immense et ne sau rait être gardée que sur un très-petit nombre de points, il est évidemment très-facile d’y faire la contrebande de l’oren poudre, et il n’y a qu’un scrupule de conscience qui puisse mais, comme le quint avait fini par ne plus produire cette quantité d’or, on prit le parti, après l’arrivée du roi au Brésil, d’appliquer aux dé penses de Matogrosso le montant des droits perçus, à Goyaz, sur les biens immeubles (décimas, sellas e sizas) (Piz., Mem. hist., IX, 136). (1) Piz., Mem. hist., IX, 226. (2) J’ai donné ailleurs de très-longs détails sur la manière dont on fond l’or dans les casas de [undifao (voyez mon Voyage dans les pro vinces de Rio de Janeiro, etc., I).