Le nombre total indiqué ici n’offre pas une augmenta tion de beaucoup plus de i cinquième sur le chiffre de l’année 1804 ; mais Pohl était si loin de croire à un accrois sement dans la population de Goyaz, qu’il cite le dernier chiffre comme s’étant encore reproduit en 1819 (1). Il est incontestable qu’il y eut un moment où la population de la province qui nous occupe dut nécessairement subir une diminution sensible, celui où les minières commencèrent à s’épuiser. Une foule de blancs, des Européens surtout, étaient venus dans le pays pour s’y enrichir ; ils se retirè rent aussitôt qu’ils ne purent remplir ce but, et ne furent point remplacés ; d’autres furent surpris par la mort avant d’avoir pu retourner dans leur patrie, mais, conservant tou jours l’espérance de la revoir, ils n’avaient point formé d’établissement fixe, ne s’étaient pas mariés et ne laissèrent personne après eux. La diminution fut plus sensible encore parmi les noirs. Vers le milieu du siècle dernier, il y eut à Goyaz jusqu’à 54,500 esclaves employés à l’extraction de l’or (2) ; mais on ne faisait point venir de négresses dans la même proportion, parce que le service des mines ne con vient pas aux femmes; les hommes mouraient donc, pour la plupart, sans postérité, et souvent après avoir hâté la fin de leur existence par un libertinage énervant. Lorsque en- (1) Reise, I, 317, 372. (2) On connaît ce chiffre par le montant de l’impôt appelé capitation ( capitaçào) dont j’ai parlé ailleurs, et qui a été supprimé il y a déjà longtemps (voyez Mart., Reise, Il, 587). Suivant M. da Cunha Mattos, il y aurait eu jadis plus de cent mille esclaves employés à l’exploitation des minières de Goyaz (Hin., II, 312) ; mais ce nombre est tellement consi dérable qu’il est difficile de le considérer autrement que comme une sorte de ligure destinée à faire ressortir toute l’importance des anciens travaux des mineurs goyanais.