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DU RIO DE S. FRANCISCO. 13 couvrent, ce large rocher noirâtre qui domine la fazenda, la vallée étroite qui se dessine au-dessous d’elle donnent à tout ce paysage l’aspect le plus sévère. Au delà de Tamarati, le chemin suit, à mi-côte, les si nuosités de la vallée dont je viens de parler et où coule le Piabanha. Toute la contrée présente ce caractère sauvage qu’ont en général les pays de montagnes et de bois. Bientôt on passe près d’une belle fazenda appelée Samambaia (1). Un peu plus loin, la vallée, jusque-là assez étroite, s’élar git, et l’on voit les bords de la rivière, plantés de cognas siers alignés avec soin, qui, à l’époque de mon voyage, étaient chargés de fruits mûrs : on est alors sur les terres d’une fazenda appelée Padre Correa (2), du nom d’un ecclésiastique, son propriétaire. Après les cognassiers, vien nent de nombreux pêchers sur lesquels je vis également des fruits mûrs (29 janvier). Quant à la fazenda elle-même, elle a été bâtie dans un grand espace que les montagnes laissent entre elles, et qui est tout à la fois sans inéga lités et de niveau avec le chemin (3). L’aspect de cette vallée (1) Samambaia, ou mieux encore Çamambaia, est le nom de la grande fougère qui, en tant de lieux, s’empare des terrains autrefois en culture. (2) Ce n’est ni Padre Correo, comme ont écrit Mawe, Luccock et Suzannet, ni Padre Corré, comme écrit Henderson.— Un des voya geurs que je viens de citer dit (Sur.., Souv., 266) que Padre Correa est. aujourd’hui un village ; il aura été trompé, sans doute, par la vaste etendue des bâtiments qu’il y a vus ; car M. Gardner, qui mérite toute confiance et a passé par le même lieu en 1840, ne lui donne encore que le nom de fazenda (Travels, 522 ). (3) Da Cunha Mattos dit ( Itin., 1, 10) qu’il existe dans la cour ( ter reiro ) de la fazenda de Padre Correa un arbre tellement touffu, que, au milieu du jour, il pourrait couvrir de son ombre un bataillon tout entier. Cet arbre aurait presque rivalisé avec celui qui abrita la petite armée de Cortez.