312 VOYAGE AUX SOURCES son père avait faites dans le pays des Goyâs. Enfin, après avoir surmonté des difficultés sans nombre, la troupe arriva sur le bord du Rio Parannan (1) et alla même jusqu’à l’en droit où est aujourd’hui le village de S. Felis ; mais les forces et le courage de ces aventuriers étaient épuisés. Dans leur désespoir, ils refusèrent d’entendre la voix de leurs chefs et ils se séparèrent. Les uns, ayant construit des radeaux, s’embarquèrent sur le Rio do Tocantins, et étant arrivés au Parâ, ils furent mis en prison; d’autres tombèrent entre les mains des Indiens, et Bueno, presque seul, rentra à S. Paul au bout de trois années, honteux et fuyant les regards du gouverneur. Mais celui-ci savait ce qu’on pouvait attendre de la con stance et de l’intrépidité de Bueno; il le décida à entre prendre un second voyage et lui accorda les secours néces saires. Notre Pauliste se mit en marche l’année 1726, âgé alors de 55 ans, et traversa encore une fois des déserts où il n’y avait point de chemins et où de nombreux torrents s’opposaient sans cesse à ses progrès. Enfin, après plusieurs mois de courses et de fatigues incroyables, il trouva dans un défilé les restes d’un mors de cheval et d’autres débris que des Européens pouvaient seuls y avoir laissés. Il prit la résolution de s’arrêter en cet endroit et envoya à la dé couverte quelques hommes qui, ayant rencontré deux vieil lards de la nation goyâ, les conduisirent à leur chef. Celui-ci demanda à ces Indiens s’ils connaissaient le lieu où (1) Par une de ces confusions malheureusement si communes dans son précieux ouvrage, Pizarro a pris (Aient., IX, 148) cette rivière, l’un des affluents du Tocantius, pour le Parannâ, rivière formée de la réu nion du Parauahyba et du Rio Grande, et dont les eaux, unies à celles du Paraguay, aboutissent au Rio de la Pla