DU RIO DE S. FRANCISCO. 311 A la fin de l’année 1724 , le second Bueno part de S. Paul avec son gendre, JoÂo Leite da Silva Hortiz, emmenant deux religieux et une suite nombreuse. Après avoir longtemps erré, ces hommes aventureux dépassèrent le but qu’ils voulaient atteindre et rencontrèrent une rivière assez large qui reçut d’eux le nom de Rio dos Pilôes qu’elle porte encore aujourd’hui (1). Comme cette rivière coule sur un sable aurifère, Leite témoigna le désir de se fixer sur ses bords ; mais Bueno s’y opposa, assurant que ce n’était point là le véritable pays de la nation goyâ, et l’on en serait venu aux mains sans les efforts des deux ecclésiastiques qui accompagnaient la troupe. S’étant remis en route, on passa, sans le savoir, au lieu que l’on cherchait, et l’on arriva sur le bord d’une autre rivière qu’on nomma Rio da Perdiçao (rivière de la perte), pour rappeler sans doute le malheur qu’on avait eu de s’être égaré au milieu des déserts. Cependant l’or que nos aven turiers découvrirent bientôt dans un bras de rivière qu’ils nommèrent Rio Rico fit naître parmi eux de nouvelles disputes. On n’a pu retrouver, avec une entière certitude, ce Rio Rico; mais il est indiqué dans de vieux itinéraires comme renfermant les plus grandes richesses. Bueno vou lut s’arrêter en cet endroit, mais Leite s’y opposa à son tour, piqué d’avoir été forcé de céder à son beau-père sur les bords du Rio dos Pilôes. On prit les armes, et le sang aurait coulé si les deux prêtres ne fussent intervenus pour la seconde fois. Obligé de renoncer à son projet d’établissement, Bueno se remit en marche, cherchant toujours les plantations que (1) Je dois dire que Gazai pense que ce sont deux rivières differentes.