là ce qui a fait appeler ce ruisseau Corrego do Menino Diabo (ruisseau de l’enfant-diable). La ville de Paracatù n’occupe qu’une très-petite partie du plateau sur lequel elle a été bâtie, et s’élève immédia tement au-dessus du Corrego Pobre. Sa forme est allongée; ses rues principales suivent la pente presque insensible du morne. Située sous un beau ciel, dans un pays découvert, à l’extrémité d’une plaine qui est bornée par de petites montagnes, Paracatù ne pouvait manquer d’avoir un air de gaîté étranger à toutes les villes de la partie orientale de Minas Geraes, et sa position acquiert plus de charme encore aux yeux du voyageur par l’ennui qu’il a éprouvé si longtemps avant d’arriver à cette espèce d’oasis. Les principales rues de Paracatù sont larges, assez régu lières et pavées : les maisons qui les bordent n’ont, pour la plupart, que le rez-de-chaussée; elles sont basses, pe tites , bâties avec des adobes, mais blanchies et couvertes en tuiles. Toutes ont des jalousies qui s’avancent un peu obliquement dans la rue, en manière de hotte, s’ouvrent de bas en haut, et sont formées de bâtons croisés et fort rapprochés. Un grand nombre de maisons sont aujourd’hui désertes et mal entretenues Celles qui sont bâties sur le côté de la ville, au bord du Corrego Rico, sont habitées par des nègres créoles; elles sont très-petites, sans crépi et n’annoncent qu’une extrême indigence. J’ai dit que, dans toutes les villes et villages de la pro vince des Mines, chaque maison a un petit enclos [quintal) où sont plantés principalement des Bananiers et des Oran gers. Ces enclos sont plus nombreux peut-être à Paracatù qu’ailleurs, et les groupes d’arbres qui les remplissent pro duisent un effet très-agréable, lorsqu’on découvre la ville i. 19